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Affichage des articles du avril, 2010

L'air et l'eau

De l'ampleur dans les jupons des voiliers et tout l'air du monde, joueur, s'engouffre dans nos bouchées de vent et de vie. Les cheveux s'afollent, grisés, et s'enroulent au flanc des visages. Il y a tant d'air entre nous que chaque particule me retient et que nos gestes saccadés sont rêches. Toute l'eau de la terre peut bien tomber à tes pieds, je me tiens à droite et trempée devant toi et tes yeux papillons qui virevoltent et jamais ne se posent sur mes lèvres tendues. Les voiliers joufflus s'élancent et dansent sur les claques de l'eau. Les vagues, le vent, la houle, le temps je les partagerais aux bontés du destin. Il est tant de délicatesse que tout petit mouvement est maladresse. Il est tant de mal que c'est un déli de tout. Et j'ai ta voix en guise de caresse au creux de ce coeur qui me dévore d'être si grand. Tout se tait à ta main quand elle s'enroule, étends-la comme ces grandes nappes de pique nique et toutes les tendresses

Sigur Ros: la poésie même la nuit

http://www.youtube.com/watch?v=hauELT44MmA

Matin

Le profil des ombres est calme. Les silences attachés dans l'air par brassées comblent les espaces des bruits. A l'ourlet du jour, quand les premiers rayons lècheront le temps, les premiers boutons du lilas s'épanouiront.

Lacer les rires

Lacer les rires, passer leurs petits bras autour du cou. Les sentir battre le long de soi un tempo heurté et familier. Puis les déshabiller en éclats. Sous le soleil ou sous la pluie ils brilleront pareil. Les laisser se faufiler au creux de soi pour qu'ils résonnent aux paroies larges du coeur. Ramasser des éclats, les emballer de beaux rubans de plaisir et les offrir, un à un, dans un mouvement ample et multiple. Les bras chargés d'éclats, avancer fièrement vers demain et le séduire de ces milles sourires. Et se prendre dans les tapis les pieds et les mains, que la récolte d'éclats valdingue et qu'aux quatres coins ils rayonnent de leurs sons.

Il faut le lui dire peut être

La braise du silence a rompu la pluie de crépitements familiers. Des fourchettes heurtent des couteaux dans le massacre des assiettes et de leurs contenus. Tenant ta main, j'ai un sourire qui perce la grisaille de mes lèvres. Le soleil a sorti son attirail de rayons et bombarde avec joie tous les recoins. La danse des reflets me donne le tournis. Je tourne encore un peu autour de mon axe. Les poings des bourgeons se sont ouverts et délicatement les feuilles déplient leurs nervures. J'aime le soleil dans tes yeux. Il joue à cache cache avec les ombres des branches. Pluie de pétales quand le vent détale. Il passe trop vite ce temps-là. Il faut le lui dire peut être.

L'espace nous aimera

Engouffrés dans le vent goulu, nous traverserons le temps et l'espace nous aimera. Noués de vérité, les astres pleureront leurs lumières jusqu'à nos lèvres avides et mordues. Elles glisseront leurs sens sur les nôtres et le frisson nous réveillera muets mais sensuels. Gorgées d'éclat nos mains caresseront le ciel vouteux et serein. A nos fontaines de lumière jailliront des grappes de senteur qu'un vert timide et jaloux avalera dans des mers où veillent des nuances. Rangé dans le ciel, le bleu diluera ses remords dans d'étranges créatures cotoneuses. Le printemps sera ma faim et tous les bourgeons, tous les boutons délieront mes yeux de leurs hivers.

voilà... c'est fini...

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Des magnolias

Le fil orange délie les langues quand les nez au printemps bleuissent. Sur un grain de peau ère un rayon qui emmeile les ombres de son parcours. La fleur de magnolia aspire à la liberté d'un soleil enchanteur. Et voilà le charme du crooner qui de ses raies claque des bises en forme de points au front des filles. Et mon coeur toujourzs midinet minaude des sons jazzy aux oreilles intérieures déshabillant l'intimité du ton et du regard. J'ourle de silences les absences orageuses, il est presque midi à mon horloge intérieur il est presque midi passé à celle qui tourne si vite il est presque midi passé de six bonnes heures, je touche déjà au soir et les sourires de mes yeux vieillissent aux aussi défavorablement. Senteurs sucrées et puissantes pour laver le souvenir d'un temps sali. J'agrémente le parcours du rayon d'une ribambelle de noms de fleurs et la floppée de sons qui caracole aux rives de mon intérieur océan dégringole bientôt les parois des silences abruptes

Fleurs fraîches

Des bouffées de fleurs fraîches à fleurir. Et mes yeux qui justement aujourd'hui voient. Le rose des arbres, le blanc des buissons. Les tulipes qui osent un orange vitaminé. Mes regards asoiffés de vie désertent les visages et se pendent aux signes de la nature au coeur épais des murs. Comment poser une main ou un mot sans la question et avec la douceur pour qu'ébranlée tu t'en trouves "forte"? "fortifiée"? "rafermie"?
Un chant d'oiseau cueille le matin de ce jour où encore tous les soleils seront gris. Toutes les ombres seront belles et tous les mots dignes et sobres. Mais à ton ombre, j'aimerais plus grand, plus beau, plus fort celle dont tu connais le recto et moi le verso, celle que tu m'auras appris à ne pas désaimer.

Elise

J'ai plié le temps pour toucher ta joue. Mes lèvres ont croisé le vent, tu n'étais qu'air. J'ai grapillé et glâné tous les morceaux de tendresse. Sur ta douleur de corps, je les ai tous versés. Pas une larme pour les éteindre, le vent les a éparpillé. Et voilà que je sens les braises de mon coeur rougir plus grand.
A la verticale du ciel, il y a le bleu. L'eau ne dégénère plus en gouttes de pluie. Les ligne du soleil couchant moirent le bleu des matières aériennes.

Ras le coeur

Toujours les mêmes sont dans l'oreille: les ciseler, les découper selon les pointillés, les plier, les coller. En avoir plein les doigts, à ras le coeur.
Confusion et mots dits se tiennent ensemble par le bras et cheminent.
Pâlir les étoiles de la pointe du pinceau mouillé. Echancrer le ciel d'un bleu tendre. Délacer les sentiments.